Le président Macron peut-il renforcer l'écosystème technologique européen ?

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Dernière mise à jour
31 mars 2025

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Le 15 juin, Karoli Hindriks, PDG de Jobbatical, a rejoint d'autres acteurs clés de l'écosystème technologique européen pour rencontrer le président français Emmanuel Macron à Paris. L'événement a rassemblé une communauté paneuropéenne, baptisée Scale-Up Europe, qui vise àcollaborer au sein de l'Union pour faire de l'Europe le premier pôle mondial de la technologie et de l'innovation.

À cette fin, le groupe de 170 personnes a présenté au président Macron un rapport qui identifie les principaux obstacles qui séparent l'Europe du prochain niveau de leadership technologique mondial. 

Scale-Up Europe réunit des fondateurs, des investisseurs, des chercheurs, des PDG et des responsables gouvernementaux autour d'un objectif : accélérer la montée en puissance des leaders mondiaux de la technologie nés en Europe. Car même si elle se développe rapidement et produit des licornes, l'Europe reste aujourd'hui à la traîne par rapport à d'autres régions.

Dans le cadre d'une initiative unique visant à inverser la tendance et à donner un coup d'accélérateur au développement technologique de l'Europe, le rapport a dévoilé 21 recommandations visant à résoudre les principaux problèmes de l'écosystème. Lors de l'événement organisé à Paris, le président Macron s'est engagé à mettre en œuvre ces recommandations au cours de la présidence française de l'UE, qui débutera en janvier 2022. 

Une partie du rapport se concentre sur l'important problème de l'Europe en matière de talents technologiques hautement qualifiés. En d'autres termes, ces talents s'épuisent et en faire venir de l'extérieur de l'UE est un cauchemar, tant pour les talents que pour les entreprises qui les emploient.

Karoli Hindriks, fondateur de Jobbatical, est l'un des membres de Scale-Up Europe qui plaide pour une révision radicale des processus d'immigration en Europe afin de donner à la région un meilleur accès aux meilleurs talents mondiaux. Dans la section du rapport consacrée aux talents, Karoli Hindriks souligne que le plus gros problème de l'embauche internationale n'est pas l'embauche elle-même, mais le processus d'immigration et de relocalisation.

Dans l'état actuel des choses, l'immigration en Europe de talents technologiques originaires de pays extérieurs à l'UE est stressante, prend du temps et peut durer des mois. Parfois deux ou trois, mais trop souvent plus près de neuf. Le stress et la perte de productivité qui en découlent sont difficiles à mesurer, mais faciles à imaginer. 

En bref, l'immigration vers les centres technologiques européens, qui manquent cruellement de talents, est prête à être perturbée si l'on veut que l'écosystème prospère.

Car loin d'être terminée, la fameuse pénurie mondiale de talents n'a fait qu'empirer depuis le début de la pandémie. Selon la dernière enquête de ManpowerGroup sur la pénurie de talents, près de 7 entreprises sur 10 (69 %) font état de pénuries de talents et de difficultés à recruter - un record depuis 15 ans.

Il n'y a tout simplement pas assez de talents pour tout le monde. Les entreprises, les pays et les régions entières doivent donc se surpasser pour attirer les rares talents technologiques qui existent aujourd'hui.

"Lorsque la pandémie a commencé, on a prédit que les marchés locaux disposeraient d'un surplus de grands talents en raison de la récession économique", explique M. Hindriks. "Ce que nous avons vu en réalité, c'est que même si le chômage augmentait, les entreprises qui pouvaient se le permettre retenaient encore plus leur personnel." 

Il est donc clair que pour gagner dans la compétition pour les talents, les entreprises doivent élargir leur recrutement au niveau mondial. Il appartient aux décideurs politiques de leur faciliter la tâche.

Le rapport Scale-Up Europe recommande les mesures suivantes pour y parvenir et combler le déficit de talents qui ne cesse de s'aggraver dans l'écosystème technologique européen :

Pour les autorités publiques : 

  • Mettre en place un visa de nomade numérique à l'échelle de l'UE : Le rapport recommande de commencer par un statut de "nomade numérique" dans les pays européens, permettant aux employés de travailler légalement n'importe où dans l'UE à distance. Parmi les pays européens, l'Estonie a été pionnière dans la création d'un cadre juridique pour la main-d'œuvre indépendante du lieu de travail, ayant lancé un programme de visa pour les nomades numériques en 2020, en coopération avec Jobbatical.
  • Un visa européen pour les entreprises technologiques : Le rapport propose également la création d'un visa technologique européen accéléré pour les non-Européens, ainsi qu'un régime fiscal favorable aux expatriés, qui serait délivré par tous les États membres.
  • Cadre concurrentiel pour les options d'achat d'actions : Pour inciter davantage les travailleurs hautement qualifiés, établir des systèmes de stock-options compétitifs dans les pays européens, puis aligner les meilleures pratiques à l'échelle de l'Europe.

Pour l'écosystème technologique, le rapport recommande vivement :

  • Élaboration d'un classement européen de la diversité basé sur les rapports des entreprises technologiques.
  • Développer une culture internationale dès le début de la création d'une startup avec l'anglais comme langue de travail.
  • Aider les salariés étrangers à s'installer, par exemple avec des programmes d'aide à l'ouverture de comptes bancaires et à la recherche d'un logement.

Ayant été à l'avant-garde de la transformation numérique dans le domaine de l'immigration ces dernières années, Karoli Hindriks est fermement convaincue que changer la façon dont les talents affluent en Europe est l'un des moyens les plus efficaces de faire bouger l'aiguille de la scène technologique de la région. Le reste de l'Europe devrait, selon elle, s'inspirer de son pays d'origine, l'Estonie, et reproduire le modèle de processus numériques fluides et efficaces qui permettraient aux employeurs de faire venir de nouveaux employés internationaux en 24 ou 48 heures.

Certains pays et villes en ont pris bonne note : en collaboration avec Jobbatical, Berlin a mis en place en 2020 une procédure d'immigration accélérée qui permet de réduire la durée du processus de 90 jours à deux ou trois jours. 

À long terme, l'objectif de Jobbatical est de créer de meilleurs systèmes d'immigration qui permettront aux logiciels de porter la vitesse de relocalisation à un tout autre niveau, en donnant une longueur d'avance aux pays et aux entreprises qui comprennent l'importance d'une expérience d'immigration sans friction.

L'UE ne peut même pas rêver d'un avantage concurrentiel sur la scène technologique mondiale sans l'élément crucial de l'équation qu'est le personnel. La résolution des problèmes d'immigration et d'accès aux talents est une étape incontournable de ce parcours. La technologie est le moyen d'y parvenir. Le président Macron sera-t-il celui qui fera en sorte que cela se produise à grande échelle et que l'Europe se développe ? Jobbatical suivra l'évolution de la situation.


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